Pathologies infectieuses en ville : comment se former à l’ère du COVID ? - 03/08/21
Résumé |
Introduction |
En 2020, le contexte sanitaire ne permettant plus la possibilité de proposer les journées de formation en infectiologie à destination des médecins généralistes (MG), les antibio-référents régionaux et MedQual ont proposé plusieurs tests de connaissance en ligne pour continuer à se former à la pathologie infectieuse.
Matériels et méthodes |
Depuis mars 2020, 4 sessions ont été proposées en e-learning sur le site medqual.fr. Les tests se présentaient sous la forme de QCM et de cas cliniques abordant de manière réaliste diverses situations rencontrées en médecine de ville : éruption cutanée, otite moyenne aiguë (OMA) de l’enfant, infection respiratoire basse chez un patient polypathologique, approche comportementale de la prescription antibiotique (ATB), vaccination anti-papillomavirus, infections urinaires (IU) en EHPAD et infections cutanées. Trente minutes étaient nécessaires. L’objectif principal était de maintenir un lien avec les professionnels de santé en proposant une formation allégée et d’identifier les domaines à améliorer. La rédaction d’une lettre d’actualité synthétique était envisagée en complément de ces tests. Les tests étaient l’occasion de renvoyer vers des documents utiles au bon usage.
Résultats |
Sur les 4 envois, 1667 répondants cumulés dont 920 réponses de MG et internes en MG.
Ces tests ont permis de relever différents points intéressants (réponses des MG uniquement) : la majorité (90 %) utilisait Antibioclic® ; dans l’OMA de l’enfant, 63 % citaient à la fois la bonne molécule et la bonne durée ; près de 2/3 sous-estimaient la fréquence de la colonisation urinaire en EHPAD et 60 % la traitaient en préopératoire; devant l’association fièvre et bandelette urinaire (BU) positive, en l’absence d’autres symptômes, le diagnostic d’IU était jugé probable par près de 33 % des MG, 46 % réalisant un ECBU. En cas de confusion et BU positive, le diagnostic d’IU était jugé probable par 40 % des MG et l’ECBU réalisé dans 57 % des cas ; chez une patiente obèse diabétique présentant un érysipèle, 77 % instauraient de l’amoxicilline (dont 60 % à posologie suffisante) et 13 % de l’amoxicilline–acide clavulanique. Tous ATB confondus, 64 % traitaient pendant 7 jours ; plus de 50 % des répondants sous-estimaient l’incidence de la contamination par les papillomavirus en population générale ; l’impossibilité de réévaluer le patient et le terrain débilité étaient les deux facteurs les plus susceptibles d’influencer la décision de prescrire un ATB avant tout examen clinique.
Conclusion |
Le contexte sanitaire pousse chacun à s’adapter et à innover. La formation en ligne a l’avantage de toucher un public large, notamment les professionnels isolés, et de dépasser les frontières régionales. Peu chronophage et délivrant quelques messages clés, le format court est adapté à l’activité des MG, tout comme le réalisme des situations abordées. Ces tests permettent de maintenir le lien avec les professionnels de terrain et d’orienter les futures actions des antibio-référents. Reste à diffuser plus largement encore ce type de formation.
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Vol 51 - N° 5S
P. S49-S50 - août 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.